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La nature de la bête

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Message par modena49 Jeu 28 Mar - 15:44

La nature de la bête 18096_10
Se retrouver assis dans la salle où la conférence de presse d'après-course allait avoir lieu, dimanche dernier à Sepang, alors que nous attendions que Sebastian Vettel, Mark Webber et Lewis Hamilton quittent le podium du Grand Prix de Malaisie, a été une expérience plutôt intéressante.

La première fois que j'ai vécu une conférence de presse pendant laquelle il y avait autant de malaise, c'était à Hockenheim en 2010. Souvenez-vous du fameux "Fernando est plus rapide que toi, peux-tu confirmer avoir compris ce message." Cette conférence-là a eu lieu sur une scène montée devant la tente des médias, alors que les 300 journalistes couvrant la F1 étaient présents pour rendre la vie difficile à Fernando Alonso, qui venait de signer une victoire non méritée aux dépens de son coéquipier Felipe Massa.

Dimanche dernier à Sepang, l'ambiance était identique. Après avoir entendu Mark déclarer sur le podium qu'il s'attendait à ce que Seb soit "protégé comme d'habitude", ce qui avait tiré un "Ooooh" de la foule, il était évident que nous allions entendre d'autres commentaires très francs de sa part. Il y a aussi eu ce moment lorsque deux relationnistes de Red Bull ont tenté de parler à leurs pilotes alors qu'ils quittaient le podium, vraisemblablement pour donner quelques lignes directrices, mais leurs efforts ont été bloqués par le délégué médias de la FIA qui voulait s'assurer que les réponses fournies par les pilotes soient honnêtes.

Mais on ne sait pas trop quoi penser de toute cette histoire concernant Red Bull et les consignes d'équipe.

Il est évident que Vettel a mal agi. Un pilote ne devrait pas ignorer les instructions qu'il reçoit du muret des stands. Et même si chaque point de championnat est important, il est encore un peu tôt pour qui ce soit d'être mathématiquement éliminé de la course au titre.

Mais tout pilote capable de remporter trois titres mondiaux consécutifs, peu importe l'excellente compétitivité de sa voiture, est un prédateur affamé de victoires. À l'amour, à la guerre et dans le sport automobile, tous les coups sont permis. Seb sait bien que les sept points supplémentaires récoltés dimanche feront probablement une plus grande différence pour ses propres chances d'être couronné que celles de Mark. Alors pourquoi pas profiter de cette opportunité de remporter une course, même si cela contrevient aux ordres du patron ?

Ce que Vettel n'avait pas prévu lorsqu'il a effectué sa manœuvre sur Webber, ce n'était pas les réactions des fans ni celles des médias. Au fond, il ne s'en fait pas du tout si des choses négatives sont dites à son sujet : il est un gagnant, un pilote de course, et non une majorette qui espère être la reine du bal. Ce qu'il n'avait pas prévu, c'était la colère de Helmut Marko.

Relations endommagées

Plusieurs observateurs croient que Marko est le véritable dirigeant de l'écurie Red Bull, celui qui prend plus de décisions que le patron Christian Horner. Que cela soit le cas ou non, le fait demeure que Marko a longtemps soutenu son protégé Vettel et défendu sa jeune vedette plus d'une fois face à une tempête médiatique dans un verre d'eau. Toutefois, on m'a dit dimanche que Marko était tellement en colère qu'il a quitté le circuit plus tôt que d'habitude pour se rendre à l'aéroport. Il n'aurait pas voulu parler à Vettel avant d'avoir eu le temps de réfléchir un peu.
La nature de la bête 18052_10
En décidant d'ignorer les consignes, Vettel s'est considéré plus important que l'équipe qui l'a mené à trois titres consécutifs (sans oublier les nombreux records cassés en cours de route). Aussi compétitif puisse-t-il être, l'équipe doit maintenant asseoir son autorité ou risquer de perdre tout le pouvoir qui lui permettrait de ramener son pilote a l'ordre.

Mais comment fait-on pour punir un pilote qui n'obéit pas aux consignes ? Une amende ne servirait à rien. Et il est hors de question pour Red Bull de perdre de précieux points, que ce soit pour l'équipe où le pilote, en imposant une suspension d'une course à Seb. Même la très improbable possibilité de le voir faire une seule course avec l'écurie satellite Toro Rosso, ce qui a été suggéré par certains, pourrait avoir un effet négatif sur leur chances de remporter le championnat des constructeurs.

Un patron d'écurie qui demeurera anonyme a déclaré au journaliste Joe Saward qu'il aurait ordonné à Vettel de revenir aux stands suite à sa manœuvre, question de lui rappeler qui est le patron. C'est très bien, mais aurait-il obéi ? Après tout, il avait déjà ignoré une directive très claire dimanche après-midi.

Vettel a démontré qu'il pouvait être une sorte de facteur imprévisible, un risque, en plus d'annihiler toute possibilité d'être considéré comme un joueur d'équipe. Mais est-ce que cela le dérange ? Les livres d'histoire démontrent que les pilotes ayant atteint un statut légendaire sont souvent ceux qui ont froissé des personnes sur la piste et ailleurs, et dont la réputation est un peu ternie.

De Senna à Schumacher, certains des pilotes les plus appréciés sont parfois les plus détestés également. La détermination absolue nécessaire pour dominer le pinacle du sport automobile forme des traits de caractère qui ne mènent pas vers l'obéissance et l'acquiescement. Les pilotes de course sont agressifs, ce sont des guerriers, des preneurs de risques.

Ce que Sebastian Vettel a fait dimanche en Malaisie n'est pas du tout une action incompatible avec son caractère. Mais c'est une manœuvre qu'il va regretter.

En s'affirmant plus grand que l'équipe, et d'une manière aussi provocatrice, Vettel a endommagé les relations qui lui avaient permis de progresser dans son cheminement vers la gloire. Webber ne voudra plus jouer un rôle de soutien, peu importe les termes de son contrat ; c'est maintenant la guerre entre les deux pilotes Red Bull. Horner et Marko ont exprimé leur mécontentement envers Vettel ; il va devoir travailler pour regagner leur confiance.

Mais nous parlons de sport automobile ici. Quelques victoires supplémentaires, quelques nouveaux trophées, et le Grand Prix de Malaisie 2013 (aussi terni soit-il) ne sera peut-être qu'une simple ligne de plus sur la longue liste des victoires réalisées par Sebastian Vettel.

Kate Walker est l'éditrice du magazine GP Week et collaboratrice pour ESPN
© ESPN EMEA Ltd.
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