La Formule 1 risque une guerre des salaires, prévient Boullier

Alors que la Formule 1 subit une baisse de ses rentrées de sponsoring, les équipes de pointe continuent de se livrer une guerre des salaires, que le patron de Lotus juge "malsaine".

On le sait, Mercedes a délié les cordons de sa bourse pour recruter Lewis Hamilton (on parle de 23 millions d'euros annuels) et ensuite le directeur technique Paddy Lowe (pour un gros salaire à sept chiffres selon son ancien patron chez McLaren, sans doute entre 4 et 6 millions d'euros).

Avant la nomination de Tim Goss au poste de directeur technique chez McLaren, le Britannique James Allison, le patron technique de Lotus, avait été cité comme possible remplaçant de Lowe à Woking. Si le transfert n’a pas eu lieu, nul doute que la question du salaire d’Allison, très apprécié dans le paddock, s’est posée à Enstone.

Pour Éric Boullier, le boss de Lotus, il est temps d’arrêter l’escalade. “Je pense qu’il est malsain de créer une guerre des salaires, quand vous commencez à payer des gens avec des sommes astronomiques”, a déclaré le manager français au magazine britannique Autosport.

“La F1 est un sport risqué, exigeant, très exposé. Il y a de gros salaires, plus élevés que dans l’industrie dans tous les domaines. Mais pour quoi ? Moi, j’estime que c’est l’équipe qui vient en premier, et pas de se battre à coups de centaines de milliers d’euros pour garder un employé.”

Si Allison reste pour le moment à Enstone, Boullier prend néanmoins le soin de préciser que l’écurie survivrait à son éventuel départ :

“En F1, vu l’exposition médiatique, certaines personnes sont dans le radar des concurrents. James n’est pas notre seul employé. [Le département technique en compte] 150 et la plupart des idées ne viennent pas de lui. C’est un véritable atout pour l'équipe, mais si demain James devait nous quitter, on y survivrait. Ce ne serait pas un drame.”

L’an passé, Boullier avait plusieurs fois souligné la fidélité des piliers de l’écurie (dont Allison et Alan Permane, directeur des opérations piste), malgré les sollicitations. Ses déclarations sont-elles un levier de négociation, alors que le contrat d’Allison se termine cette année ? C’est probable. L’Anglais a souvent répété qu’il resterait à Enstone tant que l’écurie disposerait d’un bon budget. La nomination de Goss ferme la porte de McLaren, mais la cote du Britannique reste très élevée dans le paddock…

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