Maria de Villota : vive émotion en Espagne et nombreux hommages

María de Villota a été incinérée samedi matin à Séville et ses cendres emmenées à Madrid, où elles reposent dans le caveau familial. Ces obsèques strictement privées seront suivies, mardi soir, par une messe de funérailles à l’Eglise des Dominicains de la capitale. L’autopsie pratiquée sur la dépouille à l’Institut de médecine légale de Séville a confirmé le décès naturel de la pilote, survenu pendant son sommeil dans une chambre d’hôtel. La cause est un arrêt cardio-vasculaire, “probablement” dû aux suites du terrible accident que l’Espagnole avait eu en juillet 2012 au volant de la Marussia F1 pendant un test aéro sur l’aérodrome de Duxford, en Angleterre.

Maria se trouvait à Séville pour participer à un colloque sur des expériences de vie extrêmes. L’alerte a été donnée par son assistante, inquiète de ne pas la voir arriver au petit-déjeuner. D’après des clients de l’hôtel qui l’avaient croisée la veille au soir, elle semblait en pleine forme et très disponible, et Carlos Gracia, le président de la Fédération espagnole, a confirmé avoir reçu un texto de María vers minuit et quart.

La nouvelle de la disparition de María a créée une vraie onde de choc en Espagne, où elle était devenue un symbole de courage et d’attitude positive. L’émotion dans les médias est grande : vendredi, tous les journaux télévisés ont ouvert leurs éditions avec la nouvelle, la plupart des chaînes consacrant aussi des émissions spéciales de souvenir. Samedi, la photo de la pilote 'au sourire inébranlable' campait sur la une de tous les quotidiens. Une sincère émotion est palpable dans l’avalanche de messages venant de très nombreuses figures du sport et au-delà. Les grands champions espagnols, de Fernando Alonso à Rafael Nadal, en passant par Jorge Lorenzo ou des joueurs de la sélection de foot championne du monde, comme Iniesta et Casillas, se sont manifestés via les réseaux sociaux. Vendredi soir, une minute de silence en l'honneur de María a été observée avant le match Espagne-Biélorussie de qualification pour le Mondial de foot 2014. Alvaro Negredo, auteur du but de la victoire de la Roja lui a dédié son goal, avec un geste éloquent : il s’est couvert l’œil gauche d’une main, pointant l’autre bras vers le ciel. "Je ne la connaissais pas personnellement, mais c’était une battante et elle nous laisse un bel exemple", a déclaré le joueur, résumant le ressenti général.

Le ministre espagnol de la Culture et des Sports, José Ignacio Wert, a annoncé que María recevrait à titre posthume la Médaille d’or du Mérite sportif, la plus haute décoration sportive du pays, tandis que la direction de Jarama, le circuit où elle a fait ses premiers tours de roue, lui dédiera un virage.

F1i a pu parler avec Emilio de Villota, qui nous est paru très serein face au drame de sa fille : "Nous sommes brisés, mais heureux d’avoir pu vivre un an et trois mois de bonus avec María, nous a confié l’ex-pilote. Être forts et aller de l’avant, c’est ce que María nous a enseigné et ce que nous essayons d’appliquer. Les très nombreux messages et gestes de sympathie que nous recevons en ces moments est un grand soutien."

Lundi, María aurait dû présenter le livre où elle raconte son expérience. Le lancement de l’ouvrage a été maintenu. Son titre sonne aujourd’hui comme une prémonition : "La vie est un cadeau".

A Madrid, Alfredo Filippone

http://www.f1i.com/f1i-features/maria-villota-vive-emotion-en-espagne/