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Pourquoi Vettel ne fait-il pas l’unanimité ? Ce n’est pas un problème de résultats

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Message par modena49 Mer 16 Oct - 5:35

resultats - Pourquoi Vettel ne fait-il pas l’unanimité ? Ce n’est pas un problème de résultats Arton612
15 octobre 2013 - 19h08, par Emmanuel Touzot

Il est des pilotes dont on comprend vite le désamour que le public leur porte, tant ils cherchent à faire ressortir, en piste ou en dehors, leur côté ‘mauvais garçon’. On peut se souvenir d’un Ralf Schumacher dont l’entrée fracassante en F1 avait aussi été fracassante pour ses rivaux. A tel point que l’Allemand avait gardé cette image pendant plusieurs années, quand bien même ses agissements en piste étaient devenus parfaitement normaux dès l’année suivante, et malgré des performances plus qu’honorables.

Il est des pilotes qui obtiennent naturellement un large soutien de la part du public, tant par leurs performances que par leur comportement, en piste et en dehors. On peut penser par exemple à Jenson Button, exemple contemporain du ‘gentleman driver’, dont les erreurs en piste et les problèmes de son fait en quatorze saisons de Formule 1 se comptent sur les doigts de la main.

Il est enfin des pilotes dont on ne sait pourquoi ils ne sont pas populaires, et dont la reconnaissance n’est pas en phase avec le palmarès et l’attitude qui sont les leurs. Sebastian Vettel semble faire partie de cette catégorie. En effet, malgré un palmarès figurant, à 26 ans seulement, parmi les meilleurs de l’histoire, l’Allemand peine à être reconnu par le public ainsi que par ses pairs. De même, malgré un faible taux d’incidents en piste, on lui sent des difficultés à devenir un pilote populaire.

Bien sûr, ce manque de reconnaissance ne vient pas sans raison, ni sans précédent. On sait depuis qu’il est arrivé que Sebastian Vettel traîne cette image d’enfant gâté, chouchou de la famille Red Bull. Cette image est pourtant moins la faute du pilote que celle de son équipe et soutien de toujours. Car si Vettel apparaît comme intouchable au sein de son équipe, c’est aussi par l’accumulation de déclarations du directeur compétition de l’équipe, Helmut Marko.

Très tôt soutenu par la marque de boissons, Sebastian Vettel rencontrera un soutien important de la part de BMW, marque avec laquelle il prendra le départ de son premier Grand Prix de Formule 1 en 2007 à Indianapolis. Solide huitième à l’arrivée, Red Bull utilisera sa deuxième équipe pour le placer quelques semaines plus tard dans le baquet de Scott Speed. Vettel ne tarde pas à convaincre ses dirigeants de la pertinence de leur choix et, un peu plus d’un an après ses débuts dans l’équipe italienne, obtient sa première victoire sous le déluge de Monza.

Seul bémol, cela permet à Toro Rosso de terminer devant Red Bull. Mais peu importe, Dieter Mateschitz et Christian Horner ne se posent pas la question au moment de promouvoir Sebastian Vettel au sein de l’écurie mère. Auteur de trois victoires lors de cette saison, il termine deuxième du championnat et annonce clairement ses ambitions pour 2010 dans cette équipe transfigurée par le nouveau règlement : le titre mondial des pilotes.

Et contrairement aux débuts laborieux de 2009, Red Bull est directement dans le coup en 2010. Non seulement il faudra attendre huit courses pour voir autre chose qu’une RB6 en pole position, mais le rythme affiché le dimanche par ces dernières montre que l’équipe joue dans la cour des grands. La fiabilité faisant toutefois défaut, Vettel ne gagne qu’une des six premières courses.

La septième manche, le Grand Prix de Turquie, voit à nouveau les monoplaces autrichiennes dominer le Grand Prix. Webber est en tête, mais Vettel plus rapide l’attaque, se déporte au freinage, et les deux monoplaces s’accrochent. Dans ce qui est, au mieux, un tort partagé par les deux hommes, l’équipe affichera publiquement son soutien à Sebastian Vettel. Dès lors, donnant malgré lui l’image de pilote capricieux, Vettel essaie tant bien que mal de ne pas se faire remarquer mais accroche Jenson Button à Spa, dans un élan de précipitation.

Auteur de belles prestations en fin de saison, notamment d’un duel somptueux avec Fernando Alonso à Singapour, Vettel se présente en troisième homme à la dernière manche du championnat. Erreur stratégique de Ferrari pour Alonso, course désordonnée de Webber : Sebastian devient le plus jeune champion du monde de l’histoire. Et pourtant, on sent déjà les sceptiques élever la voix pour dénoncer un titre circonstanciel et non pleinement mérité.

Affublé du numéro 1 et au volant d’une F1 dont les performances avoisinent plutôt celles de la fusée, Sebastian Vettel s’impose en patron et écrase la saison 2011. Il signe en effet quinze pole positions et décroche onze victoires sur dix-neuf courses. Cent-quarante points d’avance sur son équipier n’y feront rien, le fait que Red Bull n’ait manqué qu’une pole position pendant l’année permet facilement d’avancer la domination de la machine et non de l’homme. On ne peut pourtant pas reprocher grand-chose au désormais double champion du monde sur cette saison qui l’aura vu faire une seule course délicate, de laquelle il terminera quatrième.

Toujours au volant de la monoplace numéro 1, toujours aux côtés de Mark Webber malgré les tensions existant au sein de Red Bull, Sebastian Vettel connaît une année plus compliquée. La Red Bull est toujours parmi les meilleures, mais nettement moins dominatrice. De fait, Vettel ne gagne qu’une course jusqu’à la pause estivale. Après l’été, McLaren signe deux victoires, Alonso se montre régulier, et possède près de quarante points d’avance sur Vettel.

Mais l’Allemand assomme ses concurrents et remporte quatre courses consécutives dès le retour en Asie. C’est au terme d’une saison serrée et d’un Grand Prix du Brésil animé que Sebastian Vettel, auteur de belles remontées, remporte pour trois points le championnat du monde, son troisième consécutif. Désormais numéro 1 incontesté, entouré par une équipe entièrement dévouée à sa cause, Vettel souffre toujours de son image, puisqu’il apparaît désormais comme n’ayant aucune concurrence en interne.

La saison 2013 entre dans sa dernière partie, et Sebastian Vettel est désormais à l’aube de son quatrième titre mondial, alors qu’il n’a été battu en course que deux fois depuis début juin. L’Allemand affole les statistiques, bat nettement son équipier, se montre sympathique hors de piste et pourtant, son déficit d’image est toujours présent, et pas moins important que lors des années précédentes.

Vettel a un peu entaché sa saison par quelques erreurs qui ont nuit à son image. En piste d’abord, ne respectant pas l’ordre de figer les positions avec Webber en Malaisie, où il a effectué un dépassement surprise qui lui a offert une victoire qui ne lui était pas promise. Plus récemment, il s’est distingué en expliquant que, contrairement à ses rivaux, il ne "se trempait pas les c**illes dans la piscine" mais fournissait un travail constant pour aller chercher ses résultats, ce qui n’a pas plu à ses rivaux.

Parmi eux, et malgré leur rivalité passée, Alonso et Hamilton s’envoient désormais des fleurs pour désigner qui des deux est le meilleur, mais n’ont presque jamais un mot pour l’Allemand qui est pourtant celui qui les domine depuis quatre saisons. De même, les sifflets rencontrés sur le podium par un Vettel victorieux ne peuvent s’expliquer uniquement par la lassitude des spectateurs. D’autres ont déjà écrasé des saisons entières sans subir pour autant de telles manifestations de mécontentement.

Ce déficit d’image, lié évidemment à la protection fournie à Vettel par Red Bull, vient très certainement du fait que Vettel, contrairement à tous ses champions du monde de rivaux, ne s’est jamais battu à voiture égale contre l’un de ses meilleurs adversaires. Webber parait désormais nettement en retrait de ces derniers et, bien qu’on ait failli voir une arrivée de Kimi Raikkonen chez Red Bull, c’est finalement Daniel Ricciardo qui a été choisi. Un choix logique compte tenu de la politique de Red Bull envers les jeunes pilotes, mais rien qui ne permettra à Vettel de montrer à tout le monde de quoi il est capable face aux meilleurs de ses concurrents.

Cependant, on peut envisager que cela arrivera tôt ou tard car à 26 ans, on peut envisager que Sebastian Vettel aura tôt ou tard envie de voir si l’herbe est plus verte ailleurs, comme l’a fait récemment Lewis Hamilton. Comme pour chaque grand pilote, c’est Ferrari qui est sur les rangs, et il ne serait pas impossible de voir Vettel remplacer le ‘perdant’ du duel qui opposera Alonso à Raikkonen chez les rouges.

C’est à ce moment-là que Vettel pourrait montrer qu’il est capable de s’imposer ou non au sein d’une équipe qui n’est pas axée autour de lui face à un rival qui sera coutumier du fait.

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