De vraies tendances chez Red Bull, Lotus, Mercedes et Ferrari
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De vraies tendances chez Red Bull, Lotus, Mercedes et Ferrari
Quatre grands prix, ce n'est pas l'heure d'un premier bilan mais c'est au moins celui des premiers constats. Au sein des quatre écuries les mieux classées, quelques chiffres et faits sont déjà suffisamment parlants. Les voici donc, en attendant le second volet consacré à Force India, McLaren et le reste du peloton, lundi prochain.
Red Bull
Vettel est le seul à avoir gagné deux fois. Et avec 77 points, il n'est plus accroché que par Räikkönen (67) car il a fait le break sur les autres, à savoir Hamilton (50) et - plus intéressant pour lui - Alonso (47). En y regardant de près, ses stratégies n'ont rien eu d'ébouriffante : il a toujours suivi la norme de pit stops recommandée par Pirelli (3, 4, 3 et 3). Néanmoins, il est parti en "medium" en Chine, un pari osé qui, à un ou deux tours près, aurait pu lui donner la 2e place (il s'est classé 4e). Bref, l'Allemand a la capacité à prendre des risques limités et ne se retrouve jamais en faillite technique comme un Massa. Preuve de sa constance, il roule toujours à un moment ou un autre devant : il est même le seul qui a mené tous les grands prix.
Cette saison plus encore, il a rangé Webber dans un coin ; très vite. Le non-respect de la consigne à Sepang a laissé des traces mais tout était scénarisé. Il attendait de mener cette blitzkrieg depuis Sao Paulo 2012, où l'Australien ne l'avait pas aidé ; mais pas non plus combattu. On a découvert un "Baby Schumi" rancunier, qui avec une certaine haine a enfoncé le clou médiatique en Chine. Bref, ces quatre gp nous ont révélé un ultra performer manquant singulièrement de classe. Les dégâts à l'image sont importants, durables, mais il s'en fiche : il roule sur les traces de son idole.
Pas grand-chose à dire sur Webber ; il s'est fait laminer en qualif (0-4) et a débuté la saison en ratant son départ (5 places perdues). Ça n'était pas de sa faute mais un Vettel aurait eu plus de capacité à s'en remettre. La même histoire qu'entre Schumi et Barrichello chez Ferrari : quand un souci survenait, l'Allemand le surmontait ; pour le Brésilien, il était une explication toute trouvée à la défaite. Pour en revenir à Webber, que la rumeur donne chez Porsche en WEC 2014 (un bon choix de carrière), son attaque manquée sur Vergne (+3 places sur la grille à Bahreïn) et son loupé de Sakhir, où il n'était nulle part (7e à 37 secondes) l'ont ramené à sa condition de besogneux.
Tendance : Vettel favori à sa propre succession. Webber là pour le titre Constructeurs mais capable de faire perdre le titre Pilotes à son coéquipier…
Lotus
Kimi Räikkönen est très fort dans la compréhension et la gestion des pneus, et c'est là qu'il fait plus encore la différence. Il l'a bien montré en Australie en gagnant sur deux arrêts et en terminant deuxième à Bahreïn. A chaque fois, les favoris étaient sur un stop de plus. Son autre qualité est de ne pas avoir de dimanche "sans", comme en témoignent sa série de 21 grands prix primés. En qualif aussi, il a progressé (4-0 contre Grosjean), en s'installant sur la première ligne en Chine, ce qu'il n'avait plus réalisé depuis Monaco 2009. Une erreur, cependant, qui lui a coûté cher en Malaisie : en gênant Rosberg et en reculant de trois places sur la grille, il s'est condamné à plafonner au 7e rang.
Romain Grosjean a relevé la tête juste à temps en montant sur le podium de la quatrième épreuve. Jusque-là, il était perdu dans les réglages de sa E21. Mais au premier soir du week-end à Bahreïn, l'anomalie a été détectée et tout est rentré dans l'ordre. Reste maintenant pour le Français à attaquer ses week-ends de façon optimale pour entrer réellement en concurrence avec Iceman, car il a la chance de ne pas avoir été cantonné à un rôle de numéro deux. La première urgence ? Retrouver ses standards en qualif, car jamais il n'avait été battu quatre fois de suite par son coéquipier. A part le coup de gueule de la Q2 à Sakhir, le garçon est devenu un pilote sans histoire. Pour chasser ses démons, il a fait profil bas au départ à Melbourne (3 places perdues) et à Sepang (2) avant de garder sa position de grille dans le premier tour à Shanghai et à Sakhir. Le métier rentre et ceux qui en doutaient vont devoir ravaler leur venin. Niveau gestion des pneus, il n'a pas commis le miracle de Räikkönen en Australie mais était avec son coéquipier sur trois pit stops (pour une norme de quatre) en Malaisie et n'aurait dû stopper que deux fois à Bahreïn sans un imprévu.
Tendance : Räikkönen n'est pas un numéro deux mondial de circonstances et est un candidat sérieux au titre, d'autant que Lotus a un programme de développement visiblement agressif. Grosjean capable de gagner bientôt.
Mercedes
L'Etoile est bien plus visible qu'en 2012. C'est vrai, au même stade de la saison elle avait remporté une victoire chinoise mais elle était en trompe l'œil. Plus qu'une compensation cette année, les Flèches d'argent roulent constamment dans le paquet de tête. Grâce à Rosberg et à Hamilton, l'écurie de Brackey peut même se targuer d'avoir mené toutes les courses, ce dont seule Red Bull peut aussi se prévaloir. En regardant les résultats globaux, la santé de la W04 en qualif ressort évidemment. Cependant, Mercedes a aligné deux pole positions qu'elle savait sans lendemain. En Chine, la parade de Hamilton a duré quatre tours, et à Bahreïn le récital de Rosberg deux fois moins longtemps. L'exploitation des gommes a été sans cesse problématique, à part en Malaisie. Hamilton a paru en faire une meilleure utilisation, notamment à Bahreïn où son dernier relais l'a mené à une improbable cinquième place. L'Anglais a marqué son territoire aussi en qualif en battant son comparse allemand trois fois sur quatre.
Tendance : Hamilton fait un étonnant numéro trois mondial après quatre courses mais la bascule rapide de la moitié des ressources "Recherches et développements" de l'équipe sur 2014 devrait limiter ses possibilités de progression. Rosberg doit soigner ses qualif.
Ferrari
Si Fernando Alonso était l'an dernier au-dessus du niveau de sa Ferrari, il semble plus en suivre la courbe de forme cette saison. Aux essais, tout d'abord, où sa F138 a été boostée par l'utilisation restreinte du DRS. Cinquième à Melbourne et ensuite trois fois troisième, il a gagné en moyenne deux places de grille par rapport à 2012. En pratique, il a été le "Monsieur Plus" que l'on connait en Australie où il a produit quelques dépassements dont un superbe sur Hamilton (le second, au 31e tour) et a survolé le dimanche chinois. En revanche, il porte la responsabilité de son abandon en Malaisie et était deux crans en-dessous de la Red Bull de Vettel et un des Lotus à Bahreïn. Son DRS a cédé à Sakhir, et là encore son staff aurait pu spontanément l'enjoindre de s'en passer. Mais comme en 2012, le balai des mécaniciens est parfait, ce dont seule Lotus peut aussi se targuer, et les stratèges habiles : c'est en anticipant son deuxième arrêt à Melbourne qu'il a "doublé" Vettel et Massa.
Pour le reste, c'est réglé : l'Espagnol a croqué un Massa certes combatif en qualif (2-2) mais à distance en course, comme l'a montré ses 40 secondes de débours en Chine. Le Brésilien joue encore l'équipier modèle, dans l'espoir de resigner pour un an. Il est plus que jamais enfermé ce rôle sordide. A ce titre, son départ en Malaisie l'a parfaitement illustré : il s'est gentiment rangé derrière l'Espagnol dès qu'il l'a vu se décaler devant lui, afin de lui permettre de se mettre au plus vite en chasse de Vettel. Question pneu, il a touché le fond à Bahreïn, en "dur" (une dizaine de tours) comme en "medium", même s'il a, comme en Australie, bouclé une vingtaine de rotations avec son dernier set. Il a avoué détester les "medium" et ça tombe mal : c'est le type le plus répandu chez Pirelli. Des sept premiers grands prix, seul Monaco fera exception ("tendre" et "super tendre"). Il attend donc cette course comme un répit.
Tendance : la chance de titre d'Alonso dépend de la capacité qu'aura Ferrari à pousser le développement de la F138 plus que RBR avec sa RB9. Le projet 2014 risque de ne pas jouer en faveur de Nando. Massa pour les points Constructeurs ; quasi inutile à part ça.
S.V.
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