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Ferrari - McLaren : 1974, la raison de Sao Paulo éclipse le coeur du Tessin

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Ferrari - McLaren : 1974, la raison de Sao Paulo éclipse le coeur du Tessin Empty Ferrari - McLaren : 1974, la raison de Sao Paulo éclipse le coeur du Tessin

Message par modena49 Lun 18 Fév - 20:50

Ferrari - McLaren : 1974, la raison de Sao Paulo éclipse le coeur du Tessin Fittip11
En 1974, la lutte entre Lotus et Tyrrell laisse place au premier duel entre Ferrari et McLaren. Entre la Scuderia et l’écurie fondée par le pilote néo-zélandais Bruce McLaren, la rivalité sera intense, sur fond de guerre entre Ferrari et Ford via le moteur Cosworth. Les premiers pilotes à croiser le fer en 1974 seront Emerson Fittipaldi, le Pauliste, et Clay Regazzoni, le Tessinois, mais tandis que Ronnie Peterson rumine déjà sa revanche avec Lotus, dans l’ombre un jeune Viennois se révèle avec le Cavallino, Niki Lauda ...

En 1973, épuisé par des années de guerre avec Ford Cosworth, et malgré la puissance financièreissuedu rachat par FIAT en 1969, le Commendatore capitule face à Henry Ford II.

La Scuderia abandonne l’endurance, délaissant les 24 Heures du Mans ... Le double tour d’horloge ne verra plus jamais les bolides de Maranello pourtant vainqueurs à neuf reprises. Après Ferrari ou Jaguar, d’autres marques telles que Porsche ou Audi écriront leur propre légende dans la Sarthe.

Mais Ferrari n’abandonne pas pour autant la compétition, et 1974 doit sonner le réveil des troupes après une saison 1973 catastrophique en Formule 1, au grand dam des tifosi. La dernière victoire d’une monoplace rouge écarlate remonte au Grand Prix d’Allemagne 1972 avec l’exploit deJacky Ickx sur le Nürburgring. Le circuit de l’Eifel était une spécialité, avec la pluie, du pilote belge.Une révolution de palais se prépare à Maranello, où l’Avvocato Gianni Agnelli, du haut de sa tour d’ivoire FIAT, place du côté de la Scuderia un homme de confiance. Jeune diplomé de l’université de Columbia à New York, Luca Cordero di Montezemolo devient directeur sportif de Ferrari tandis que Mauro Forghieri conserve ses prérogatives techniques. Pour 1974, Jacky Ickx étant parti rejoindre le virtuose suédois Peterson chez Lotus, l’écurie italienne recrute deux pilotes venus de chez BRM, le Suisse Clay Regazzoni (ancien de la Scuderia, en 1970) et l’Autrichien Niki Lauda, qui avait impressionné Enzo Ferrari en personne à la télévision au Grand Prix de Monaco 1973. Grâce au management efficace de Luca Di Montezemolo, Mauro Forghieri va enfin pouvoir travailler sereinement sur le plan technique. Sacré une seule fois avec John Surtees en 1964, Forghieri a été nommé ingénieur en chef par le Commendatore fin 1961, après le départ en novembre 1961 de sept cadres majeurs de la Scuderia (dontRomolo Tavoni et Carlo Chiti)qui s’opposaient à l’ingérence de la propre épouse d’Enzo Ferrari, Laura Ferrari, dans les affaires courantes de Maranello ...

En 1973, Ferrari dispose d’un nouvel outil de travail exceptionnel avec le circuit privé de Fiorano qui jouxte l’usine de Maranello. Ce circuit privé, doté de cellulesphotoélectriques et de caméras, permet à la Scuderia de vérifier en temps réel le comportement de ses monoplaces.

1974 va marquer la reconquête de la victoire chez Ferrari ... Mais en face, la Scuderia va trouver sur son chemin l’écurie McLaren.

La découverte de la 312 B3 par Niki Lauda, lors des essais hivernaux, donne lieu à une scène typiquement Ferrari ...

- Comment se comporte la voiture?, demande Enzo Ferrari à l’Autrichien

- La direction manque de précision. Il faudrait modifier le train avant, rétorque Lauda

- En combien de jours peux-tu modifier le train avant, demande le Commendatore à Mauro Forghieri

- Huit jours, répond l’ingénieur

- Si dans huit jours, tu n’es pasplus rapide d’une seconde, je te fous dehors, vocifère Enzo Ferrari à son pilote viennois ...

Fondée en 1966 par le pilote-constructeur néo-zélandais Bruce McLaren, l’écurie a survécu au drame ayant frappé son créateur, décédé brutalement en 1970.
Sous l’égide du compatriote de McLaren, Denny Hulme, l’écurie Kiwi a maintenu sa position au sein du championnat du monde. 1974 est une petite révolution chez McLaren, qui accueille deux sponsors de renom, Texaco et Marlboro. Le cigarettier américain sera le sponsor de l’écurie pendant vingt-trois ans, jusqu’en 1996, au point que la livrée rouge et blanche sera considérée par certains comme les couleurs officielles de l’écurie, associées à tant de victoires et de conquêtes avec Lauda, Prost ou Senna. Cependant, en 1974, McLaren conserve pour sa troisième voiture, confiée à Mike Hailwood une livrée orange sponsorisée par Yardley.

Deux éléments vont favoriser l’arrivée aux avant-postes du binôme Ferrari - McLaren en 1974. Les deux écuries dominantes de 1973, Lotus et Tyrrell, ont chacune perdu bien des atouts.
Lotus voit Emerson Fittipaldi partir chez McLaren. Excédé par la guerre fratricide l’ayant opposé au virtuose suédois Ronnie Peterson tout au long de 1973, le Brésilien quitte Colin Chapman pour McLaren ... Fittipaldi, champion du monde en 1972, espère déjà reconquérir la couronne mondiale. Chapman remplace Fittipaldi par un autre pilote d’exception, le Belge Jacky Ickx, mais ni Peterson ni Ickx ne feront d’étincelles avec Lotus, la monoplace arrivant au bout de son cycle d’évolution. La Lotus n’est plus l’arme absolue qui a porté au sommet Jochen Rindt et Emerson Fittipaldi.

Du côté de Tyrrell, on déplore un renouvellement complet du tandem de pilotes. Orpheline de Jackie Stewart, parti à la retraite fin 1973 sur un troisième titre mondial, l’équipe de Ken Tyrrell a subi un coup très rude avec le décès de François Cevert, coéquipier français de Stewart qui était appelé à lui succéder. Ken Tyrrell repart donc avec une équipe à reconstruire, confiant son premier volant à un jeune Sud-Africain prometteur, Jody Scheckter. Le second baquet est offert à un jeune pilote français en manque d’expérience, Patrick Depailler. Bien que talentueux, ces deux espoirs ont encore tout à prouver, et Tyrrell va se retrouver moins efficace qu’avec une paire de pilotes aussi éprouvée que Stewart - Cevert.

Chez McLaren, Emerson Fittipaldi, champion du monde en 1972, a donc rejoint Denny Hulme, champion du monde en 1967.

Comme le veut la tradition à cette époque là, le championnat s’ouvre en Amérique du Sud. Loin de l’hiver européen, c’est dans l’été de l’Hémisphère sud que les F1 font hurler leurs chevaux ... Les gladiateurs de la vitesse ont donc rendez-vous sur le circuit de Buenos Aires.

En Argentine, la pole revient au sprinter né qu’est Ronnie Peterson sur sa Lotus. Mais en course, le Scandinave ne pourra confirmer sa pole position. La victoire revient au vétéran néo-zélandais Denny Hulme devant le tandem de Ferrari, Lauda puis Regazzoni.
McLaren ouvre donc l’année 1974 sur les chapeaux de roue, mais déjà Ferrari confirme son potentiel.

Au Brésil, sur l’autodrome d’Interlagos, Emerson Fittipaldi rétablit l’ordre naturel chez McLaren. A domicile, profitant d’une crevaison ayant touché son ancien coéquipier suédois Peterson, le champion brésilien gagne la course (comme en 1973) devant Clay Regazzoni. Le pilote tessinois accède pour la deuxième fois de la saison au podium. Jacky Ickx, troisième, sauve l’honneur pour Lotus tandis que Peterson ne fait pas mieux que cinquième.

En Afrique du Sud, le pilote argentin de Brabham, Carlos Reutemann, décroche la première victoire de carrière. Mais Reutemann ne sera pas une menace pérenne au championnat pour Fittipaldi, Regazzoni et Lauda, les trois hommes forts de cette saison 1974.

En Espagne, le jeune Autrichien Niki Lauda brûle la politesse à Ronnie Peterson, son ancien coéquipier chez March en 1972,en décrochant la pole position à Jarama. Sur le circuit madrilène, le Viennois va confirmer sous la pluie, en course, son talent et signe le premier succès de sa carrière!

Clay Regazzoni et Emerson Fittipaldi complètent le podium derrière Niki Lauda. Regazzoni a entamé la saison européenne en tête du championnat, mais Fittipaldi s’apprête à reprendre les rênes du classement.

Le Viennois Laudafinira derrière le Brésilien Fittipaldi durant la manche suivante, en Belgique.Sur le circuit de Nivelles, Fittipaldi remporte sa deuxième victoire de la saison. Jody Scheckter complète le podium devant Gianclaudio ’Clay’ Regazzoni. Le pilote suisse engrange les points course après course, à la façon d’un épicier mais il lui manque une victoire.

A Monaco, Regazzoni se contente d’un nouvel accessit. Quatrième devant Emerson Fittipaldi, le pilote suisse de la Scuderia ne peut rien devant la classe pure de Ronnie Peterson. Le viking suédois tire la substantifique moelle de sa Lotus et pilote à merveille dans le dédale de la Principauté de Monaco, s’offrant une victoire de prestige face à Jody Scheckter qui porte haut les couleurs de Tyrrell.

Le Sud-Africain s’offre sa première victoire au Grand Prix suivant, à Anderstorp, en Suède. Ken Tyrrell peut être rassuré, il a trouvé un héritier au regretté duoStewart - Cevert. Sur le circuit scandinave, Emerson Fittipaldi obtient une quatrième place tandis que les Ferrari rentrent bredouille.

Mais la Scuderia réagit avec force en Hollande. Sur les dunes de la mer du Nord, à Zandvoort, Lauda et Regazzoni s’offrent un convaincant doublé ... Emerson Fittipaldi, troisième, continue sa marche en avant vers une deuxième couronne mondiale.

A Dijon-Prenois, le retour en forme des bolides de Maranello se confirme, même si la victoire revient à l’exceptionnel Ronnie Peterson. Lauda et Regazzoni complètent le podium derrière la star de Lotus.
Scheckter et Fittipaldi prennent une éclatante revanche à Brands-Hatch. Ickx est intercalé devant Regazzoni et Lauda, battus sur l’ancien aérodrome de la RAF.

La première victoire 1974 de Regazzoni intervient sur le plus majestueux des circuits, le toboggan de l’Eifel, l’exceptionnel Nürburgring. Le Tessinois devance Jody Scheckter, Carlos Reutemann, Ronnie Peterson et Jacky Ickx, tandis que Niki Lauda n’a pu exploiter sa pole position, s’étant accroché avec Scheckter dans le premier tour de ceGrand Prix d’Allemagne. L’Autrichien cède à son coéquipier les commandes du championnat du monde.

En Autriche, alors que Carlos Reutemann s’offre une deuxième victoire, Clay Regazzoni est le seul du quatuor majeur à rentrer dans les points, avec une cinquième place. Le Suisse est aux commandes du championnat.

Peterson signe une troisième victoire à Monza devant Fittipaldi et Scheckter. Devant les tifosi, les Ferrari font pâle figure avec deux abandons sur casse moteur. L’autodrome lombard sacre un triplé Cosworth et des écuries anglaises, Lotus, McLaren et Tyrrell.

Fittipaldi reprend des points à Regazzoni après une troisième victoire, acquise au Canada sur le circuit de Mosport.

L’ultime manche est prévue aux Etats-Unis, à Watkins Glen. Clay Regazzoni (Ferrari) arrive ex-aequo avec son rival brésilien EmersonFittipaldi (McLaren)en tête du championnat, nantis de 52 points chacun ...

Quatrième de la course américaine derrière Reutemann, Pace et Hunt, le champion du monde 1972 passe devant son rival tessinois. Double champion du monde à seulement 28 ans, Emerson Fittipaldi peut envisager un avenir radieux en F1 ...

A l’arrivée, toute l’équipe McLaren envahit la piste de Watkins-Glen, à l’exception de Denny Hulme.

Ayant abandonné au quatrième tour, le champion du monde 1967 est parti dans la discrétion, en hélicoptère. Prenant sa retraite, Hulme peut partir l’esprit tranquille. Il a poursuivri l’oeuvre de son compatriote McLaren, portée au pinacle par le prodigieux pilote qu’est Emerson Fittipaldi, désigné fin 1973 comme Stewart comme le favori à sa succession (à égalité avec Ronnie Peterson).

L’horizon semble dégagé pour le Brésilien, mais fin 1973, Stewart ignorait qu’un certain Niki Lauda allait se révéler en 1974.
Eten 1975, Niki Lauda sera le plus fort avec Ferrari, le Viennois battant McLaren et Emerson Fittipaldi à plate couture ... La Scuderia, forte d’une voiture exceptionnelle dessinée par Mauro Forgheri, allait dominer le championnat 1975 sans discussion. Il faudrait attendre 1976 pour voir un nouveau duel entre McLaren et Ferrari ...
par AxelBorg
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