2012-2013 : qui progresse, qui recule ?

Après quatre Grands Prix disputés, une tendance commence à s’esquisser, que vient éclairer la comparaison avec les quatre premières courses de la saison 2012. Certes, “comparaison n’est pas raison” dit l’adage, mais l’exercice livre toutefois quelques enseignements.

Le premier d’entre eux concerne l’ampleur des progrès affichés par Lotus. Par rapport au début de campagne 2012, l’écurie d’Enstone a inscrit 36 points de plus, soit la plus forte progression, comme on le voit sur le schéma ci-dessous. En montant trois fois sur le podium en quatre Grands Prix, Kimi Räikkönen démontre qu’il a retrouvé toutes ses sensations (+ 33 points par rapport à 2012) et qu’il est un sérieux candidat au titre. Avec un Romain Grosjean libéré de ses maux, la E21 apparaît véloce (même si elle doit encore progresser en qualifications) et tout aussi économe en gommes que sa devancière. C’est donc la capacité de l’écurie à la faire évoluer efficacement qui sera déterminante pour la suite de la saison (cliquez ici pour découvrir les photos volées des tests menés par les noir et or pour préparer les prochaines courses).

“C’est simple : la E21 est une E20 en mieux !, analyse Éric Boullier. Il est toujours difficile de maintenir un élan positif, mais aujourd’hui nous nous battons avec les meilleurs. [À Barcelone], nous aurons de nouvelles pièces, comme tout le monde. J’ignore ce que Red Bull entend par évolution ‘massive’ [référence à la rumeur concernant des nouveautés importantes qui seraient introduites sur la RB9 en Espagne], on verra bien. En tout cas, nous apporterons tous un bon paquet de nouveautés, et je vous garantis que le développement de notre voiture se passe très bien.”

Derrière Lotus, c’est Ferrari qui affiche les progrès les plus notables : + 32 points. Un bond en avant essentiellement dû à la renaissance de Felipe Massa, qui a récolté 28 unités de plus que lors des quatre premières manches 2012. Quant à Fernando Alonso, malgré son abandon en Malaisie et son problème de DRS à Bahreïn, il progresse légèrement (+ 4 points), mais aurait pu faire mieux avec la même réussite qu’il y a un an.

De même, les Flèches d’argent sont plus acérées que l’an dernier (+ 27 points), même si leur tranchant aurait pu être plus net sans le double abandon de Nico Rosberg en Australie et en Chine. Quant à son équipier Lewis Hamilton, il prouve que son transfert chez Mercedes n’était pas hasardeux (alors qu’on pouvait franchement en douter a priori) puisqu’il a inscrit avec la W04 un point de plus qu’avec la redoutable MP4/27 de l’an dernier. Reste à confirmer l’essai.

C’est du côté de Woking que la chute est la plus brutale : – 69 points ! Il faudra que les évolutions promises pour Barcelone soient exceptionnelles pour que les l’équipe retrouve les avant-postes. Certes, les Gris ont prouvé par le passé qu’ils savaient retrouver des couleurs et rattraper leur retard comme personne, mais le moment est mal choisi pour rater son début de campagne. Avec le futur changement de motorisation, les écuries vont en effet devoir se tourner rapidement vers le développement de leur monoplace 2014 turbocompressée.

Au rayon des déceptions, on épinglera aussi Williams et surtout Sauber, qui a récolté 26 points de moins qu’il y a un an au même moment. Sergio Pérez n’est plus au volant (il ne fait toutefois pas de miracles chez McLaren), mais c’est surtout la monoplace 2013 qui semble en retrait. Il faut rappeler que la C31 de l’an passé avait encore été conçue par l’excellent James Key, désormais chez Toro Rosso…

S’il faut rester prudent après seulement quatre Grands Prix disputés sur dix-neuf, le scénario de l’an passé, marqué par un chassé-croisé entre Red Bull et Ferrari en fin de campagne, a peu de chances de se répéter cette saison. Car avec l’épée de Damoclès que fait peser 2014 sur l’actuelle saison, il faudra faire des choix, ou des sacrifices, plus tôt que d’habitude…

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